ASIE

Inde

§« Tout européen qui vient en Inde acquiert la patience s’il n’en a pas et la perd s’il en a »

L’Inde est une destination qui attire autant qu’elle repousse. Dépaysement culturel, spirituel, gastronomique, climatique, vestimentaire… Quand tu arrives en Inde tous tes codes sont chamboulés… L’Inde est un immense pays qui change d’un état à un autre. Ce pays est unique, à l’opposé de tout ce que l’on connaît. Voyager en Inde est une expérience qui je pense pense ne nous laissera pas indemne. Voici le tracé de notre voyage qui débutera le 28 janvier 2025, nous passerons dans les états du Tamil Nadu, du Kérala et du Karnataka.

Ça y est le jour J est enfin arrivé , le baromètre de l’excitation est à son max. Nous voyageons avec British Airways via Londres, jusqu’à Chennai. Anciennement appelée Madras, Chennai compte environ 10 millions d’habitants. Elle se situe dans l’état du tamil Nadu où la langue tamoule est parlée  à l’inverse du nord de l’Inde où c’est L’hindi qui est pratiquée. Située sur la côte Est elle fait face au golfe du Bengale. Son passé colonialiste, a fait de l’anglais la langue officielle. Étonnament, les Indiens du sud et ceux du Nord ne se comprennent pas et communiquent entre eux en anglais. Ça facilite les choses.!!

Nous allons y séjourner deux nuits, notre hôtel se situe dans le quartier bouillonnant de Triplicane, endroit qui nous semble stratégiquement correct pour rayonner sur l’ensemble de la ville.

Malgré son gigantisme cette mégalopole semble avoir une âme. Les gens sont d’une extrême gentillesse et notre présence attire de la curiosité.

Le choc des cultures est immense, ce pays ne ressemble à aucun autre pourtant on en a visité pas mal. Pour notre première journée, nous allons découvrir la ville à pieds… on savait les villes indiennes très très peuplées mais là c’est au-delà de notre imagination : les rickshaw (tuktuk indien), les motos, les voitures, les bus, les piétons utilisent la voie de circulation sans règles précises et dans un tintamarre de klaxon. Ça nous frôle dans tous les sens. Les trottoirs sont quasi inexistants, de temps en temps une vache complète le tableau, c’est assez hallucinant. On prend vite conscience qu’il va falloir redoubler de prudence si on veut aller aux termes de notre séjour en un seul morceau. Pourtant, on ne sent pas de réelle tension entre les gens et on perçoit vite cette zen attitude. Les indiens sont sur une autre planète la planète INDIA. On nous sourit, on nous parle, on on est bienveillant avec nous c’est plutôt agréable.!!!
Nous n’avons pas vraiment de plan pour la journée, il n’y a pas d’incontournables à Chennai à  proprement dit. Mais il nous a semblé important d’aller jeter un œil au plus grand temple de la ville le Kapaleeshwarar Temple. Les temples tamouls sont en forme de pyramides érigées vers le ciel, très très colorés avec une multitude de personnages représentant les différents dieux hindoux, qui semblent sortis d’un dessin animé à la limite du réel. Nous sommes rentrés dans la cour intérieure il y a un mausolé central, où les gens font la queue pour y accéder, et vénérer on ne sait quelle divinité. Malheureusement, nous n’avons pas pu y rentrer… autour de ce mausolée, on trouve une multitude de petits autels ou les tamouls prient, certainement d’autres dieux. Il est difficile de définir l’hindouisme, on finit par se rendre compte que tous les dieux qui représentent cette religion ne font en fait qu’une entité.

On finit la journée par une balade à marina Beach :  la plage principale de Chennai qui s’étend sur des kilomètres à perte de vue. C’est une kermesse géante où l’on trouve tout un tas de Vendeur ambulant en tout genre et de nombreuses attractions façon fête foraine à l’indienne. Les locaux s’y donnent rendez-vous en fin de journée, quand la chaleur se fait moins pesante. Notre présence attise la curiosité naturelle des Indiens. On nous sollicite de toute part pour des selfies avec des familles entières, on prend la pause, on sourit, on rigole. Les indiens sont très curieux. On nous demande de quel pays on vient si on est marié, on joue le jeu ça nous amuse… on a sûrement trouvé notre incontournable à chennai : sa plage !!!️ 

Pour notre 2eme journée a Chennai, nous allons aller dans le quartier de George town, c’est l’endroit commerçant de la ville. Une sorte d’immense bazar ou l’on peut absolument trouver de tout. Autant d’objets utiles comme de l’électro ménager, de la téléphonie, du matériel hifi… Comme tout autant d’articles dont on se demande leur utilité!! Après avoir déambuler dans ce dédale de ruelles colorées, nous faisons une halte bien méritée dans un parc très arboré, bien entretenu et chose plutôt rare en Inde, avec des bancs à disposition. Cette bouffée d’oxygène nous fait un bien fou, car il faut dire que le thermomètre affiche quand même les 35°. Nous visitons ensuite la basilique Saint-Thomas. L’église toute blanche a été re bâtie à la fin du 19/XX siècle. C’est une des trois églises au monde à avoir été construite sur les reliques d’un apôtre (Saint-Thomas.)

Au soleil couchant, la tentation est trop grande de retrouver l’ambiance de Marina Beach, où règne cette atmosphère indescriptible qui nous plonge définitivement dans notre voyage indien.


Ce matin, nous quittons Chennai. On saute dans un Rickchaw qui nous dépose à l’arrêt de bus. On grimpe dans un autocar plutôt crasseux et bien vieillot, mais l’ambiance est au rendez-vous. Nous allons faire étape à Mahabalipuram, environ 60 km pour une heure de trajet. Nous payons 130 Roupies les deux tickets  (environ 1,40 euros) Bienvenue en Inde !!!

Maha, comme on l’appelle, est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce gros village de 12000 habitants qui fait face au golf du Bengal à une longue histoire. Maha.(grand ) Bali (sacrifice) et puram (village). En effet, c’est dans « le village du grand sacrifice » que la civilisation des Palava édifia un ensemble de monuments archéologiques et de six temples face à la mer au cours du septième siècle après Jésus-Christ. Seul un temple a survécu au temps mais bien d’autres vestiges peuvent être visités. le mystère reste entier quant à la disparition de cette civilisation qui rayonnera plus tard vers Bali et Sumatra. En attendant, l’extraordinaire patrimoine laissé attire de nombreux visiteurs.Petite anecdote, les Beatles sont venus incognito à Maha pendant leur période beatniks☮️. La petite station balnéaire de Maha accueille de nombreux touristes indiens. Sur la plage qui s’étend à perte de vue du nord au sud, il y a le coin des pêcheurs au sud, avec ses nombreux bateaux typiques et colorés. Ils fournissent les nombreux restaurants en poisson et fruits de mer. La baignade est possible mais peut recommandée car beaucoup de courants, mais on peut quand même faire trempette dans une eau qui avoisine les 28°. En continuant vers le nord, les rabatteurs se font de plus en plus rares, et l’on croise beaucoup de famille indiennes qui nous demande, vous savez quoi?  des selfies!!!

Hormis la pêche, l’autre activité principale du village, et la taille de pierre  en granit. Comme s’ils avaient reçu en héritage de leurs ancêtres ce don. De nombreuses échoppes fabriquent toutes sortes de statues liées à la religion, allant de la petite statuette jusqu’à d’énormes statues de plusieurs mètres. Leur renommée est célèbre et les commandes affluent du monde entier pour des particuliers ou des professionnels hôtels, restaurants… Ce gros village est bercé par le tic tac  incessant des tailleur de pierre.

Nous allons consacrer la journée du lendemain à la découverte de ce joyau archéologique. Nous nous procurons un pass à la journée pour 600 roupies par personnes on peut visiter tous les monuments du site La visite se fait à pieds. Nous commençons par le Shore temple. De taille modeste, il dégage néanmoins une magnifique harmonie, Il fait face à la mer et à résister pendant tous ces siècles à l’érosion, on se demande comment !! Shiva est encore à l’honneur, ce n’est pas pour nous déplaire. Waouh, on n’en prend plein les yeux près !

La visite se poursuit un peu plus haut dans la jungle ou de nombreux autres rochers nous attendent. Notamment la boule de beurre de Krishna. C’est un énorme bloc de pierre qui semble défier toutes les lois de la gravité. Même avec cette chaleur ambiante, il n’a pas voulu fondre, Il n’est pas prêt de bouger. On raconte même que les Anglais ont essayé de le faire dégringoler à l’aide de 7 éléphants en vain.! Des temples, il y en a partout, plus beaux les uns que les autres, on ne sait plus où donner de la tête. Nous terminons la visite par l’ensemble des cinq rathas. Chacun des 5 temples est dédié à un dieu (brhama, Vishnou, Shiva, Indra et Durga) l’ensemble, est en forme de char de procession.Tout a été construit  d’une seule pièce dans d’énormes blocs de granit, déjà existants à l’époque ce qui rend la prouesse des sculpteurs hallucinante!!! Nous n’oublierons pas cette journée, ce lieu magique, ces sourires, ces artisans sculpteurs qui perpétuent la tradition datant de plusieurs siècles.

Aujourd’hui, on va prendre un bus local pour se rendre à Tirukalikundram. Petite ville, très animée, située à 16 km de Maha. Une fois arrivés, On se rend compte que le temple situé au sommet du piton rocheux qui domine la ville est fermé. Zut, on apprend de ses erreurs… on ne se fera pas avoir une deuxième fois : les temples en Inde ferment pour la plupart entre midi et 16 heures. Du coup ça nous laisse du temps pour déambuler dans le bled, goûter la gastronomie locale, rien d’extraordinaire mais les gens que nous croisons sont tous curieux de nous connaître, peu habitué pour un sou à croiser un touriste!!!

À 16h, on retourne à l’entrée du temple. Les pèlerins se pressent autour de nous, on va les accompagner pour gravir les 512 marches qui mèneront au sommet du temple dédié à Shiva. On se munit d’un bâton sur les conseils d’une dame, il nous aidera à éloigner les singes toujours à l’affût pour tenter de chaparder de la nourriture dans vos sacs !!! C’est parfois même impressionnant et pas du tout rassurant… Au sommet, la vue, donnant sur les collines et les temples aux alentours et à couper le souffle. Les prêtres ouvrent enfin les portes du temple, et à notre grande surprise, nous laisse rentrer pour une cérémonie hindouiste originale. On est pas prêt de l’oublier ! Même si notre voyage en Inde n’est pas particulièrement axé sur la spiritualité, nous sentons progressivement monter en nous une énergie indescriptible qui semble ouvrir nos chakras☮️

Le lendemain, il est temps de quitter Maha. Un rickshaw nous dépose sur la route principale d’où nous montons dans un bus semblant sortir d’une autre époque. on ne va pas être trop exigeant vu le prix demandé pour les deux heures de trajet (220 roupies pour 2 pers soit environ 2 euros). Nous nous installons à l’arrière car l’espace nous semble bien plus confortable et commençons à sortir nos affaires pour bloguer et bouquiner.  L’idée de s’installer au fond du bus, n’en  était pas une bonne, nous allons l’apprendre à nos dépens : surpris par un énorme nid de poule, nous décollons littéralement du siège et nos têtes percutent violemment le plafond. Tout vole en l’air, un indien voit  même son téléphone s’échapper à l’extérieur du bus par les fenêtres ouvertes. Au vu du bazar, le chauffeur s’arrête même un moment, puis on finit par reprendre la route un peu moins rassuré. Au final, on arrive en un seul morceau à Pondichéry et  on se dit que ce genre de bus fera l’affaire que pour de courtes distances.

Pondichéry est une ville à part en Inde. Avec son quartier français, baptisé, ville blanche, cette cité coloniale garde encore les traces de la présence française : anciennement comptoir des Indes du XVIIe siècle, jusqu’en 1954, ce minuscule territoire n’appartient pas à l’état du tamil nadu, même si il se situe en plein milieu. On tombe tout de suite sous le charme de cette vieille ville qui ne ressemble en rien à l’Inde, mais pas vraiment non plus à la France. Dans le quartier de White Town (ville blanche) notre curiosité est vite piquée par les vestiges de la présence française. Nom de rue français (Romain Rolland, Suffren, rue de la caserne…), grandes avenues dégagées sans circulation trépidante (un luxe en Inde!!),  son monument au mort de la guerre 14-18, son lycée français, ces nombreux restaurants qui prennent des noms français pour surfer sur la vague.

Tout ceci ne nous laisse pas indifférent, et on profite « d’une petite pause » bienvenue, enfin un peu de répit, dans cette tumultueuse vie indienne que nous découvrons, et qui peut parfois s’avérer un peu stressante. Nous apprendrons que lors du départ des Français, le gouvernement de l’époque, avait laissé le choix de la nationalité aux habitants indiens. Plusieurs centaines, ont ainsi opté pour la nationalité française, pas vraiment un cadeau : ne pouvant bénéficier des avantages sociaux indiens (gratuité de la scolarité et des universités indiennes …) et se trouvant dans l’impossibilité de partir en France étudier ou vivre bien trop onéreux pour eux.  Après avoir déambuler un bon moment dans la ville blanche, on repasse côté tamoul, le contraste est frappant. La circulation est tout de suite beaucoup plus dense, on retrouve cette effervescence à l’indienne qu’on aime tant ! Après s’être un peu endormis côté français, tous nos sens se retrouvent tout de suite sollicités et mis en éveil par une multitude de sensations auditives, visuelles et olfactives.nous voici de retour en Inde.

Nous avons aussi visité le Goubert Market, un marché indien typique comme on les aime. avec un spectaculaire marché aux poissons, où l’on a pu voir notamment d’énormes barracudas, des raies, des turbos et tout un tas d’autres poissons, qu’on trouve dans le golf du Bengal dont on ne connaît pas le nom.  La fin de journée se termine par l’incontournable balade sur l’avenue Goubert, qui longe le front de mer sur laquelle tout le monde se retrouve en fin d’après-midi. Pour le dîner, nous choisissons un restaurant typiquement indien renommé pour ses thalis, ses succulents masalas et ses curry de toutes sortes. Les locaux et les étrangers se mélangent volontiers, dans un décor plutôt sobre, mais où la qualité de la cuisine est au rdv pour un prix modique (Surguru restaurant mission street). Nous qui n’étions pas spécialement fan de la nourriture indienne, nous sommes agréablement surpris durant ce voyage par la qualité des mets que l’on peut savourer.

À 12 km au nord de Pondichéry, se trouve une ville créée de toutes pièces à la fin des années soixante, par une poignée d’utopistes engagés. Nous n’allions pas quitter Pondichéry sans aller jeter un œil à Auroville qui perdure 50 ans après sa création. Cette ville qui était le rêve de la fondatrice française Mira Alfassa, la compagne spirituelle de Sri Aurobindo (philosophe indien et fondateur de l’ashram Aurobindo à Pondicherry) devait accueillir à terme, 50 000 habitants, il y en a actuellement 3000. Le concept est simple, la ville devait réunir des personnes de toutes nationalités, cultures et religions cohabitant dans le partage et l’harmonie. Cet objectif semble atteint, le lieu semble être propice à la méditation. En effet, de nombreux endroits d’Auroville favorisent l’introspection et la recherche de spiritualité. On retiendra le Mantramandir, gigantesque sphère recouverte de disque d’or situé au centre d’Auroville et considéré comme l’âme de cette dernière. Pour conclure, l’idée de Mira Alfassa surnommée «  la mère » nous a semblé intéressante mais difficilement applicable dans la réalité, ce qui nous a pas totalement convaincus…

Il est temps de dire au revoir à Pondichéry, et même au Tamil Nadu.

Demain nous partons pour le Kerala en bus de nuit (12h de bus 600km).
VIVE L’ AVENTURE !!!

Nous avions l’intention de passer quelques jours à Trivandrum (Capitale du Kerala) mais suite à une rencontre avec une bacpacker française voyageant en Inde depuis des mois, on a changé nos plans et choisit de séjourner dans la petite station balnéaire de Varkala.

Ce village côtier bien tranquille qui a un peu grandit ces dernières années est resté de taille raisonnable. L’immense plage de sable fin qui s’étend entre deux hautes falaises rocheuses se pare d’une lumière rose au coucher du soleil. Varkala semble avoir trouvé un équilibre touristique entre indiens et européens en quête de soleil, de cure yogiste et d’un peu de spiritualité. Nous avons posé nos sacs à dos dans une petite guest House (Gumnut Guest House) situé entre les deux falaises. Notre hôte Rose, d’origine australienne, marié à un indien de longue date, est toujours prête à aider et donner de bons conseils. Cette parenthèse « chill » nous remplit de bonheur simple, plage, farniente, excellents repas à base de poissons grillés et cerise sur le gâteau, délicieux jus de fruit frais dégustés au coucher de soleil flamboyant.

C’est trois jours à Varkala ont filé comme une lettre à la poste.
Ce matin, nous prenons le train pour notre nouvelle destination Munroe island dans les Backwaters. Ce terme désigne un réseau de canaux et bras d’eau s’enfonçant dans les terres verdoyantes et s’étirant sur une centaine de kilomètres. Pour s’y rendre, il y a des trains directs mais leur fréquence est si rare, que nous nous sommes arrêtés à Kolam, d’où nous avons sauté dans un rickshaw qui nous a amené à Munroe island. À un moment donné, le tuk tuk embarque sur une barge, car il faut traverser un lac pour se rendre à destination. Il faut compter environ 800 roupies (~ 8 euros) depuis la gare de Kolam jusqu’à votre HomeStay.

Nous sommes accueillis chez l’habitant. La famille est composée d’un jeune couple : Subin et Deepa, parents d’un petit garçon de cinq ans Aadhi. Les grands-parents maternels sont aussi présents. Mamie s’occupe des repas tandis que le grand-père propose ses tours de pirogue au petit matin ou au coucher du soleil. En Inde, il est très courant que plusieurs générations vivent sous le même toit.

Subin anticipe tous nos besoins,  sans trop en faire. On a l’impression de faire très vite partie de la famille!! Ce sont des gens très ouverts d’esprit, nous abordons tout un tas de sujets, tels que le mariage, la religion, l’éducation, c’est vraiment passionnant !! On apprend plein de choses sur l’Inde du sud et ses coutumes. Subin nous explique qu’ils sont pris entre deux générations, d’un côté, les anciens qui veulent perpétuer les traditions et coutumes (castes,mariages arrangés etc.) et leur génération, ayant plus comme modèle le schéma occidental, même si le respect des anciens et largement conservé. Il nous dit qu’il ne faut pas forcer les choses et que la transition se fera progressivement. On se rend compte, que malgré leur jeune âge, Ils sont déjà très mâtures et plein de sagesse. Nous ne ratons pas un dîner à la homestay, car la grand-mère dont on a oublié le nom, nous prépare des mets vraiment délicieux, a base de produits locaux et bio (Poulets, poissons, crevettes et toutes sortes de légumes). Les petits déjeuners compris dans le prix de la guest House (13 euros la nuit) sont un régal pour nos papilles : crêpes à base de coconut, cake aux bananes …) Subin nous a prêté des vélos et on passe nos journées à arpenter l’ile en mode découverte.

Le tourisme n’est pas trop développé, ce qui favorise grandement les rapports avec la population locale. La végétation est luxuriante, voire exubérante, il y a une multitude de petits canaux où l’on croise régulièrement les pêcheurs dans leur pirogue traditionnelle. D’ailleurs, à ce sujet, on vous conseille fortement la sortie en pirogue de  plus trois heures avec le grand-père pour le lever du soleil. C’est  un moment magique hors du temps (il existe également une version coucher du soleil pour les lèves  tard). Petit aparté, cette explosion de végétation, le long des canaux aquatiques et propice à l’observation d’oiseaux de toutes sortes pour certains endémiques de la région, un vrai petit paradis pour les ornithologues !!

Nous avons choisi de louer un canoë en fin d’après-midi pour admirer le Sunset au cœur des Backwaters. C’est un excellent moyen pour se rapprocher de la faune et la flore de cet écosystème, voir la mangrove de près en jouant les Robinsons. Pour conclure, nous avons adoré ces trois jours passés au sein de cette famille Keralaise. même si il n’y a pas grand chose à faire à Munroe Island, cette étape hors du temps, est pour le moment, un gros coup de cœur en Inde du Sud.
C’est avec un petit pincement au cœur que le lendemain matin, nous quittons nos hôtes pour une autre ville des Backwater Allapuzha (allepey). Nous prenons le train à la petite gare de Munroe Island.  durée du trajet, environ deux heures.

Allapuzha est la porte d’entrée (et d’arrivée) des excursions en Houseboat sur les canaux des Backwaters. Elle est surnommée la petite Venise indienne, même si la similitude ne saute pas aux yeux   ! Nous avons réservé une Homestay un peu à l’écart de la ville, donnant sur un petit canal, très joli (paddy N canal homestay). Nous sommes accueillis par Rino, l’un des trois frères qui tient la guest House, secondé par la Maman, pour les tâches ménagères et la cuisine. Rino porte la gentillesse sur son visage, Il prend un bon moment pour nous donner les bons plans pour les excursions et nous fait visiter notre chambre dont la propreté est irréprochable. Pour des raisons personnelles, nous avons choisi de ne pas faire d’excursion en houseboat. En effet il y en a maintenant plus de 800 sur Allapuzha, qui créent d’énormes problèmes écologiques et de plus, les prix pratiqués sont devenus exorbitants. Nous avons trouvé un moyen maxi eco pour visiter les canaux et les lacs des Backwaters en étant au plus proche de la population locale : prendre le ferry public depuis la Jetty et aller jusqu’au terminus. les gens montent et descendent à chaque arrêts. On peut voir les scènes de la vie quotidienne keralaise dans les backwaters. Il faut compter 2 heures pour l’aller-retour, ça vaut vraiment le coup d’œil !

La ville en elle-même ne présente pas d’intérêts majeurs, mais nous avons  quand même pris le temps de nous y promener, on ne s’ennuie jamais dans une ville indienne !!! Dans la rue principale, on peut trouver une multitude de magasin d’épices tous bien achalandés. Notre attention a été aussi attiré par ses magasins de fruits et légumes qui rendrait jaloux les maraîchers français tant le choix est important et la présentation soignée. Nous avons  aussi beaucoup aimé nous rendre à la magnifique plage de Marari qui se trouve à 17 km de la ville en bus public. C’est une grande plage, plutôt bien entretenue où l’on peut louer pour quelques dizaines de roupies, matelas et parasols ; enfin une plage où l’on peut  se baigner en bikinis et faire bronzette tranquillement sans gêner les indiens qui n’ont pas ses habitudes. C’est suffisamment rare pour le signaler !

Le soir, nous dînons à la guest House, Rino et sa maman  nous ont préparé un véritable festin. Nous passons des moments inoubliables au sein de cette adorable famille. Le dîner se poursuit par une longue discussion où l’on aborde tout un tas de sujets sans tabous et même la maman de Rino qui ne parle presque pas anglais, traduit ses émotions et sa bienveillance, par des gestes et des regards qui en disent long sur sa gentillesse. Le lendemain matin, nous nous levons tôt pour partir sur Munnar et la maman de Rino nous  prépare un dernier petit déjeuner. C’est l’heure des au revoir, un moment  chargé d’émotion, on se prend dans les bras et on peut apercevoir dans ses yeux des larmes de tristesse… nous sommes  très touchés, on se souviendra longtemps de ce séjour  à Allapuzha.

Pour notre prochaine étape, nous prenons un peu d’altitude pour nous rendre dans une petite station de montagne, nommée Munnar. Nous grimpons dans un bus pour 6h30 de trajet. Une fois sortie de l’agglomération d’Allapuzha, la route commence progressivement à s’élever et les paysages sont de toute beauté. On passe à l’ombre de forêts d’eucalyptus, surplombant des Lacs, on commence à apercevoir les premières plantations de thé.

En effet, Munnar surnommée la vallée du thé, est réputée pour la culture de ce savoureux breuvage. Pendant longtemps, la société Tata a eu le monopole, elle a récemment vendu la majorité des plantations entourant, Munnar a des sociétés privées. On vient à Munnar pour respirer l’air frais. Nous y arrivons le vendredi et la petite station de montagne est remplie de locaux qui viennent passer le week-end pour chercher un peu de fraîcheur. Malgré sa petite taille, la ville grouille comme une fourmilière. Les jeunes venus en week-end sont surexcités, chahutent, chantent dans la bonne humeur qui les caractérisent. Il y a de nombreuses possibilités d’excursions, des sentiers de Trek… nous occupons la majeure partie de la journée qui suit à découvrir les magnifiques plantations de thé en mode solo.

En théorie, les plantations sont privées et on ne peut y accéder qu’avec un guide mais comme nous sommes dimanche et que c’est le jour de repos on arrive à passer outre avec nos grands sourires.
Malgré la sécheresse, un réseau ingénieux permet d’irriguer les plantations qui nécessitent beaucoup d’eau. On se retrouve embourbé jusqu’au genou. Heureusement nous avions été prévoyant et étions vêtus de pantalons longs car il faut se méfier des sangsues et des serpents… En fin d’après-midi, on part pour une nouvelle balade à la découverte de nouvelles plantations, situées, à l’opposé de celle où nous étions. Nous remarquons que les plans de thé sont impeccablement taillés, ça ressemble à des pieds de vigne, si ce n’est qu’à la place du raisin, il y a des feuilles vertes. Il y a deux cultures annuelles par an et l’espérance de vie d’un plan et de 75 ans ; ensuite, il faut replanter de nouveau.

On emprunte un sentier qui surplombe un champ de thé en s’éloignant progressivement de la ville. en chemin, nous rencontrons plusieurs locaux qui nous mettent en garde sur la présence d’ éléphants sauvages dans le secteur. L’un d’entre eux, nous dit même Be Careful Tiger !! Brrrrr … du coup nous rebroussons chemin en profitant tout de même de la luminosité au soleil couchant. Aujourd’hui, nous décidons de nous rendre à Top station, c’est un point de vue réputé situé à environ 20oo m d’altitude duquel on peut apercevoir une mer de nuages et un superbe panorama sur les ghats occidentaux. pour s’y rendre, il faut prendre un bus depuis Munnar précisément à la station de Jeep. il y a deux départs un à 8h et l’autre à 9h30 nous manquons celui de huit heures en bon lève tard que nous sommes!!! Le chauffeur du bus joue du klaxon et Fil, bon train comme s’il avait oublié que la pédale de freins existait. On s’accroche comme on peut, mais le paysage est tellement beau qu’on oublie ce petit tracas.  Arrivé à Top station la mer de nuages c’est malheureusement dissipée mais le panorama reste tout de même somptueux. Nous ne sommes pas déçus la nature est si belle !!!

Après avoir hésité car pas très écolo, l’après-midi, on décide de faire un Safari en Jeep. C’est un tour de plusieurs heures qui nous éloigne de la ville et nous fait découvrir les points reculés. Outre les plantations de thé, le chauffeur nous montre les plantations de café, de cacao, de cardamome, de Black Paper… nous traversons de petits villages isolés où le temps semble s’être arrêté. On aperçoit dans les champs, les cueilleuses de thé pendant leur dur labeur, ce qui ne les empêche pas de nous faire de grands sourires en nous voyant passer. Quand on sait qu’elles travaillent 14 heures par jour, et cela six jours sur sept sous une chaleur avoisinant les 35° Et tout ça pour quelques euros par jour, promis, on aura une pensée pour elle quand on dégustera notre thé en Europe. Après 1h30 de route, nous faisons une halte dans un petit village.  Notre chauffeur nous dit soudain : « Elephants is coming Éléphants is coming ». On s’installe au bord de la rivière et attendons leur arrivée. Une heure, Deux heures, on commence à ne plus y croire. Mais tout à coup comme par magie, on voit sortir de la forêt une famille de quatre éléphants, le papa, la maman et les deux enfants. nous sommes tout près à 20m , C’est la première fois que l’on peut observer des éléphants dans leur élément naturel. Le spectacle est fascinant, on est vraiment chanceux .  Le retour en jeep se fait de nuit, penser à prendre une petite laine, car il fait bien frisquet la nuit tombée. C’est notre dernière soirée à Munnar. Le bilan est plus que positif. C’est une étape que nous n’avions pas forcément prévue mais qui s’avérera  être l’une de nos préférées en Inde du Sud. Demain nous partons pour de nouvelles aventures. Nous prendrons le bus pour Cochin (6 heures de bus) d’où nous essaierons d’attraper un train pour se rendre directement à Kannur. La journée  risque d’être longue et fatigante , mais on est prêt à endurer de lourds sacrifices pour découvrir les magnifiques plages de la Côte de Malabar.

En montant dans le bus pour Cochin, on a déjà la tête ailleurs. Même si une longue journée de Transport nous attend, on est impatient de se  retrouver sur les fameuses plages de Kannur pour se relaxer et buller… on a fait l’impasse sur Cochin, même si y passer quelques jours aurait pu y avoir un intérêt, notre organisme nous réclame une pause chill. Après 4h30 de Bus, on saute dans un Tuktuk direction la gare de Cochin. Il est 13 heures, on s’aperçoit qu’il y a un train qui part à 13h25, on se met dans la queue du comptoir de tickets pour obtenir nos billets. Les minutes s’egrainent, et on voit nos chances de partir se réduire comme peau de chagrin. Fred arrive à prendre les deux tickets, il nous reste cinq minutes pour faire les 200 m qui nous séparent du train !!! on vous laisse imaginer la scène avec nos deux gros sacs par 35° de chaleur. On saute dans un wagon Slipper climatisé le top, on se rend vite compte que ce n’est pas pour nous car le contrôleur nous dit gentiment qu’il faut aller au bout du train. Eh oui, dans la précipitation on a pris des places non numérotées sans clim et bondées. Les places assises sont bien sûr toutes occupées, on se retrouve littéralement esquiches comme des sardines dans une boîte sans pouvoir faire le moindre geste. Heureusement, au bout d’un moment, on arrive à trouver un peu de fraîcheur entre deux wagons portes grandes ouvertes. En prenant du recul sur cette situation plutôt tendue nous nous sommes félicités par notre calme et notre flegme. On a vécu le moment présent positivement en faisant des rencontres, ça restera un moment inoubliable.

Nous posons nos sacs à dos pour quatre jours dans une homestay, front Beach mais bien abrité, tenue par des Indiens d’une grande gentillesse qui nous préparent malgré notre arrivée tardive, un bon petit dîner ( perch by the sea homestay). C’est sous les cocotiers, à quelques mètres de la mer, que nous reprenons des forces, et on se dit que ça valait bien le coup de se démener pour arriver jusqu’ici !!! Et c’est bercé par le bruit des vagues qu’on s’endort paisiblement. À quelques kilomètres au sud de Kannur,il y a de sublimes immenses plages, plutôt propres pour l’Inde et propices à la baignade. Elle s’étendent sur une dizaine de kilomètres et sont quasiment désertes ! Un petit paradis ! Les plus connues sont Thottada beach et Kizhunna Beach.

Nous occupons nos journées très simplement : on partage notre temps entre baignades et longues balades au cours desquelles nous faisons de multiples rencontres avec les gens du coin, les écoliers… nous prenons tous nos petits déjeuners et dîners à la homestay,  car il faut dire que les restaurants dans le coin ne sont pas nombreux voire inexistants. Cela nous convient très bien, car la nourriture est délicieuse pour un prix modique. On apprécie particulièrement le dîner que nous prenons assez tôt, tout simplement pour pouvoir profiter du Sunset carte postale depuis notre terrasse. Un soir, Jithin, le gérant de l’homestay nous fait savoir qu’on peut assister à une cérémonie de Theyyam. Nous en avions entendu parler, et il n’était pas question de rater ça!

Le Theyyam est un rituel religieux du Kerala, très répandu dans la région de Kannur,  où les danseurs incarnent des dieux. Il combine donc théâtre, danse, transe, musique et art (maquillage, costumes). nous allons partager cette expérience avec Haddy, un indien originaire de Mumbai, rencontré dans notre Home Stay. Une voiture vient nous chercher tous les trois à 6h tapantes, puis nous amène dans un temple situé dans un petit village à l’extérieur de la ville. Quand nous arrivons, la cérémonie n’a pas encore commencé. Le danseur est en train de se préparer, de se costumer, de se maquiller. Les villageois affluent en nombre, on dirait que le village tout entier vient assister à la cérémonie, et pour l’occasion ont enfilé leurs plus beaux habits. Les dames sont vêtues de saries  aux couleurs éclatantes,  les jeunes filles en robes de princesse et les hommes portent des sarongs plutôt coquets assortis à de jolies chemises. Toute une ribambelle de tambour entre en scène et se positionne en demi-cercle, tandis que la star de la soirée arrive de l’autre côté en dansant et dodelinant, tenant dans sa main droite une torche enflammée et dans l’autre des offrandes de nourriture. Les roulements de tambour s’intensifient, le danseur rentre en transe, le dieu semble officiellement avoir pris place dans son corps. Tout à coup, il s’approche de nous, semblant se figer devant Fred qui lui glisse alors un billet sur sa coiffe. Ça y est on a pu voir de près le dieu Tiger. Un peu plus tard, nous sommes invités à partager un repas dans le temple avec tous les villageois, nous sommes ravis d’autant plus que nous sommes les seuls touristes.
On est pas prêt d’oublier ce moment où on a pu voir et parler à un dieu !!

Nous passons notre dernière nuit à Kannur. Ces quatre jours ont filé comme l’éclair. Reposés et détendus, nous sommes prêts à découvrir un nouvel état le Karnataka direction Mysore.
Ce matin, nous montons dans un bus gouvernemental, direction Mysore. C’est pas tout confort, mais vraiment bon Marché ce n’est pas une première pour nous, et on aime bien. Nous voilà partis pour six heures sur une route chaotique qui traverse la chaîne de montagne des coorg en passant par le parc National de Nagharole. On prend donc de l’altitude, et la végétation devient plus sèche, mais quand même tropicale. Karine aperçoit même deux éléphants sauvages, mais c’est raté pour les tigres et autres animaux qui sont pourtant annoncés sur  de nombreux panneaux en bord de route.

Chaque étape en Inde nous amène souvent un lot de surprises et Mysore, en effet, ne va pas déroger à la règle. Elle ne ressemble en rien à ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. Plutôt bien aérée, avec de longues avenues, des trottoirs assez larges qui permettent une circulation piétonne plutôt aisée c’est suffisamment rare en Inde pour le signaler ! on n’y trouve même de nombreux rond-points, c’est là que ça se complique un peu pour traverser. Méfiez-vous quand même car la circulation est intense ! À Mysore, les vaches font bien parti du décor ! On les croise un peu partout même en plein milieu de la route, c’est plutôt rigolo, même si ça rend un peu dingo les conducteurs de rickshaw. Ne ratez surtout pas la visite de la star de la ville, le  somptueux palais d’ Ambas Vila, plus communément appelé palais de Mysore. Ce somptueux palais de maharadjas s’illumine de 1000 feux à la nuit tombée. C’est encore plus beau le dimanche soir, où l’on peut assister à un son et lumière depuis les pelouses des jardins, où les gens par milliers viennent admirer le spectacle. C’est le deuxième monument le plus visité en Inde après le Taj Mahal. Contrairement à ce dernier où les étrangers se bousculent, à Mysore les Indiens viennent en masse : séance de selfie garantie.!!! On a adoré !

Le Devaraja market, un des plus beaux marchés du sud de l’Inde, se découvre plutôt le matin ou en fin d’après-midi ou l’activité est à son apogée. Les étals de légumes sont superbes,  le secteur des fleurs est une explosion de couleur. On peut voir les commerçants, préparer les colliers de fleurs multicolores qui se vendent ensuite au mètre, sans oublier les échoppes des vendeurs d’encens et d’huiles  essentielles qui embaument !!

Pour notre dernier jour à Mysore, nous montons dans un bus (n 201) pour grimper au sommet de la colline Chamundi hills (1050 m d’altitude) qui surplombe la ville. À son sommet, se trouve érigés deux temples, qui seraient vieux de 2000 ans, dédiés à la déesse Chamundi déesse patronne de la famille royale. Énormément de pèlerins se pressent à l’entrée pour pénétrer dans le temple principal, mais vous avez la possibilité de prendre un billet à 100 roupies pour contourner cette queue de plusieurs heures. C’est ce que nous avons fait, et nous avons pu nous mêler aux fervents hindouistes, parfois, composés de famille entière y compris les bébés tout juste nés. C’est assez impressionnant vu la cohue. À noter que nous n’avons croisé que très peu de touristes. Dans la bousculade générale, l’intérêt perd un peu de son charme, et nous sommes assez vite ressortis. En conclusion, l’expérience n’est pas incontournable. Toutefois, au sommet, le point de vue sur Mysore reste quand même assez bluffant ; mais méfiez-vous des singes présents en nombre et pouvant être assez enquiquinants.

Ce soir, nous partons en train de nuit direction Hampi située dans l’état du Karnataka. C’est une première pour nous, nous avons réservé en ligne des billets en classe 2AC, une classe plutôt confortable avec couchettes et air conditionné dans des compartiments pour quatre personnes. Nous sommes restés pantois quant à la  complexité du système de réservation  des trains en Inde. Sans trop rentrer dans les détails, on a vite compris que nos billets n’étaient pas confirmés et que nous étions sur une liste d’attente. Bref,  je ne vais pas trop m’attarder mais nous avons su que 2 heures avant le départ que nos places étaient validées. Du coup, ça nous a provoqué un petit peu de stress, on s’attendait à avoir un train bondé et en fait ce n’était pas le cas. On s’installe tranquillement sur des banquettes lit plutôt confortables. Coussins, draps, couvertures, petite tablette pour mettre la nourriture et les boissons et le must : le compartiment pour nous tout seul !!! Mais l’histoire était trop belle… Une heure après le départ, le train s’arrête et on entend des gens monter, on voit le wagon se remplir le petit rideau rouge que nous avions tiré s’ouvre tout à coup. Un couple d’indien avec un petit garçon et surtout trois énormes valises vont partager avec nous le compartiment. Du coup l’espace que nous avions se réduit considérablement. Au début, un peu gêné de nous déranger, la curiosité naturelle des indiens revient au galop et on se fait assaillir de questions : quant à notre situation maritale, notre âge, notre profession… on se lance dans une conversation sans fin avec cette famille brahmane (caste la plus haute en Inde). On passe un super moment très enrichissant. On apprend énormément de choses sur les us et coutumes indiennes. Puis tout le monde finit par s’endormir, plutôt tardivement…

Après cette épopée dans le train, on arrive à Hampi, un petit village qui était entre le 14 et le XVIe siècle, la capitale du royaume de Vijayanagar qui régnait sur la plus grande partie de l’Inde du Sud.. Cette civilisation a laissé en héritage une multitude de splendides palais et temples sur une superficie de plus de 4000 ha. On peut imaginer la tâche accomplie par les archéologues modernes pour mettre à jour ce fabuleux trésor. Leur travail a été récompensé en voyant le site classé en 1986 au patrimoine mondial de l’Unesco. En arrivant, la magie opère tout de suite. Le charme qui se dégage du lieu est puissant, mais indescriptible : en effet c’est plutôt surréaliste de penser que il y a quelques siècles, 500 000 personnes occupaient les lieux. Cette capitale étant alors l’une des plus grandes villes du monde a son apogée, elle subit un déclin brutal et plutôt mystérieux : invasions et pillages successifs sont les explications données par les historiens. Selon la mythologie hindou la région était autrefois un royaume de singes ou régnait Hanuman, le dieu des macaques. Les vrais descendants de ces ancêtres mythiques gambadent toujours au sommet des collines de granite.

Vijayanagar était un lieu sacré bien avant de devenir la capitale d’un empire. De nombreux temples bordaient les rives de la rivière Tungabhadra. C’est en partie sa beauté naturelle, incroyable et extraordinaire, qui explique pourquoi cette région est devenue sacrée. Imaginez-vous au milieu de ces monolithes de granite prenant des teintes rosées au soleil couchant avec les singes maîtres des lieux, et vous vous sentirez chargés en énergie spirituelle. Nous débarquons à Hampi 2 jours avant son célèbre festival. Des milliers d’indiens vont affluer sur tout le site pour célébrer la grandeur de l’empire Vijayanagar au cœur du patrimoine du Karnataka. Nous sommes vraiment chanceux  d’assister aux préparatifs de cet évènement, et on sera même présent pour la cérémonie d’ouverture et le premier jour ! yes!!! Notre homestay Vicky’s home Stay Hampi est située à Hampi bazar, dans ce petit village d’une centaine de maison à peine. Notre chambre n’est pas bien grande et plutôt sommaire, mais très propre et le patron vraiment adorable prêt à se mettre en 4 pour nous aider !! Nous décidons  d’aller jeter un œil Au temple Virupaksha. Ce grand temple qui juxte le village date du septième siècle. Dans ce joyau de l’architecture dravidienne règne une atmosphère particulière : des familles de pèlerins installées à même le sol dorment à la belle étoile et prient le jour sous l’œil des singes nichés sous les toits. Des prêtres hindous facilement reconnaissables avec leur tenue orange sont occupés à réciter des mantras aux fidèles qui font la queue leur offrandes dans les mains en attendant d’être »béni » au travers d’un rituel sacré. L’un d’entre eux, nous repère et nous appelle. On a droit à notre « bénédiction « suivi d’un flot de parole, incompréhensible et nous dépose dans la main un petit paquet de cendres… Nous savons trop quoi faire, et voyons qu’il attend quelque chose en retour, nous lui glissons un billet dans la main qu’il accepte volontiers.

En fin d’après-midi, prévenu par le gérant de notre Home Stay qu’une cérémonie allait se dérouler au bord de la rivière, on décide de s’y rendre. En arrivant sur les lieux au soleil couchant, la beauté du décor et la magie qui s’y dégage prend une nouvelle dimension. La foule se presse sur les gradins en face d’une estrade où les préparatifs vont bon train. Sur la scène un mini temple a été constitué, décoré de colliers de fleurs aux couleurs chatoyantes. Un cortège d’officiels débarque alors semblant être  composé d’hommes politiques importants et de stars de cinéma de Bollywood. Et comme si ce n’était pas suffisant, arrive un éléphant. Le pachyderme, lui-même, vêtu de ses plus beaux habits est installé sur un côté de la scène, il semble être la star de la soirée car bon nombre de pèlerins viennent lui caresser la trompe jusqu’à l’arrivée d’un moine brahmane qui lui vole la vedette. Il se lance dans une prière qui semble ne jamais s’arrêter avec des OM en veux-tu en voilà, tout le monde n’a d’yeux que pour lui et ses disciples. La cérémonie se clôture par un magnifique feu d’artifice, lui-même ne semblant jamais se terminer.

L’Inde est vraiment le pays de la démesure !!!

Le lendemain, nous nous lançons à la découverte du site d’Hampi. Ceux sont les vestiges de plus de 1600 temples éparpillés sur 4000 ha qui font la beauté et la grandeur d’Hampi. Imaginez vous bien qu’on ne peut pas tout faire ! Nous avons choisi de nous concentrer sur la visite des deux sites recommandés les plus beaux en s’acquittant d’un billet au prix de 600 roupies par personne. Nous commençons par le site des étables à éléphants du roi, étonnamment bien conservés. Autour se trouve le lotus Mahal (palais de la reine) splendide !!! Malgré la chaleur accablante, on est lancés, nous sautons dans un rickchaw qui nous amène sur le deuxième site. Direction le temple Vittala  notre coup ❤️ avec sa pièce maîtresse, un immense sanctuaire en pierre sculpté représentant un chariot de pierre qui figure sur le billet de 50 roupies. Nous bouclons ce circuit par un retour sur le village à pied, en empruntant un petit sentier qui longe la rivière.

Le soir arrivé, c’est le début du festival d’Hampi. Aux abords du village, dans les temples, et un peu partout des estrades ont été installées avec des sonos et des centaines de chaises pour les spectateurs qui affluent en nombre. Nous assistons à un spectacle de théâtre et de danse traditionnelle, C’est assez folklorique et plutôt rigolo, car ça ne ressemble à rien au occidentaux. Les costumes sont beaucoup plus chargés et les scènes plutôt surjouées mais ça vaut vraiment le coup d’en voir un ou deux. Nous passons une excellente soirée entourée d’indiens, qui n’hésitent pas à nous aborder pour nous parler, nous prendre en photo etc. comme ils ont l’habitude de le faire ! c’est plutôt agréable.

Le lendemain matin, nous descendons sur les Ghats, c’est le nom indien donné aux marches en bord de rivière. Des familles entières s’y donnent rendez-vous pour faire leur toilette, laver le linge ou tout simplement, s’amuser dans l’eau et profiter de la vie. On passe un long moment à regarder ces scènes de vie indiennes, échanges de sourire, discussions et selfies au programme. Les abords des cours d’eau sont sacrés en Inde, et nous ressentons un sentiment de quiétude enveloppé d’une atmosphère spirituelle.

On décide d’explorer l’autre côté de la rivière appelé « the overside ». Pour traverser, nous empruntons une petite barque à moteur et pour 50 roupies par personne, nous voilà de l’autre côté. Tout de suite, l’atmosphère est différente. Nous n’avons pas de mal à dégoter un scooter pour 500 roupies la journée, et filons en direction du Old bridge. Le paysage est vraiment de toute beauté, on retrouve les roches de granite couleur ocre et rose avec en plus des rizières verdoyantes, le tout bordé de cocotiers. Il y a aussi des temples, moins nombreux que de l’autre côté de la rivière, nous en visitons un tout de même intéressant avec son lot de pèlerin, toujours aussi friand de selfie. En fin d’après-midi, on fait une pause dans une guest House : Happy Riverview.  Décidément, la rivière n’est jamais bien loin à Hampi. On se pose sur des coussins en mode Chill, tout le monde autour de nous est aussi affalé sur des sofas, c’est un peu l’ambiance qu’on retrouve dans les Homestay de l’autre côté de la rivière. Nous avons adoré visiter Hampi, ce lieu magique chargé d’histoire est un bonheur pour les amateurs de beau paysage et de culture indienne. On  le met sans hésiter parmi nos grands coups ❤️ en Inde du sud.

Après plus d’un mois passé à découvrir ce fabuleux pays, pas toujours de tout repos, nous mettons le cap sur Goa pour passer quelques jours plus reposants avant la visite de la bouillonnante Mumbai (anciennement Bombay).

Nous faisons le voyage Hospet (à côté d’Hampi) / Goa  en bus de nuit. Nous voulions au départ prendre le train, mais à défaut de disponibilités on a choisi le bus. Notre première expérience en bus de nuit était  plutôt convaincante et sommes plutôt serein et comptons passer une nuit correcte. Le bus doit partir à 20h30 pour arriver à Goa(Canacona) À 7h. On ne gagne pas à tous les coups, car le voyage va être des plus pénibles. Une fois installés, le bus démarre illico presto et prends une vitesse de croisière plutôt élevée à notre goût, nos corps sont ballottés dans les virages et se soulèvent à chaque nids de poule. Bref on se dit qu’on ne va pas beaucoup dormir et croisons les doigts pour arriver vivants. Au petit matin, alors que nous venions à peine de trouver le sommeil, on nous signale qu’il faut descendre qu’on est arrivé. Il est 5h30, le bus à 2h d’avance… On s’en sort avec les lombaires un peu en vrac, mais on n’en a vu d’autres !!!

Goa est un état de l’ouest de l’Inde dont les côtes s’étirent le long de la mer d’Arabie. Ce fut longtemps une colonie portugaise (jusqu’en 1961) c’est d’ailleurs ici qu’on trouve le plus d’églises datant du 17 ème siècle et pour la plupart très bien conservées. Goa est le plus petit des états indiens, et il ne ressemble en rien aux autres. C’est l’État le plus touristique de l’Inde où les occidentaux débarquent pour buller sous les cocotiers, mais il y a aussi beaucoup d’indiens qui viennent faire la fête ou se reposer en famille au bord de mer. Pour ce qui est de notre cas, nous nous étions dit que quelques jours à Goa ne serait pas de trop pour se requinquer avant la dernière étape à Mumbai. Mais en arrivant, très vite, les habitudes et les repères indiens nous ont terriblement manqué : finit les saris aux couleurs éclatantes, les sourires, les demandes de selfie… il fallait se rendre à l’évidence, nous n’étions plus en Inde, mais bel et bien en Occident. Nous avons mis un jour ou deux pour nous réhabituer mais la beauté des paysages, les plages avec de superbes couchers de soleil nous ont vite réconforté. Nous avons glissé dans ce monde ou farniente, bonne bouffe, et détente sur transats sont de mises.

Malgré tout, la bougeotte qui nous caractérise nous a vite rattrapé, nous avons loué un deux roues pour nous évader et assouvir notre soif de découverte. Nous perdre dans des villages et retrouver ces sourires rieurs qui nous avaient tant manqué ! Nous avons posé nos sacs à dos dans une home Stay en bord de mer sur la plage d’Agonda : Sonho da mar, tenue par une famille de népalais adorable. Nous nous sommes vite senti comme à la maison. D’ailleurs, les népalais sont assez nombreux dans le coin, ils viennent y faire la saison et repartent au pays au début de la mousson (juin). Il nous est impossible de rester plus d’une heure sur un transat alors au programme : découverte des criques éloignées, cola beach, kakolem beach à faire absolument ! Superbes, très peu fréquentées, et plutôt propres pour l’Inde. A Goa, il y a aussi la jungle, pour preuve, nous avons passé une journée sur les sentiers du parc national de Cotigao. Petite rando sympathique, même si les animaux se sont un peu cachés, on a quand même pu voir des singes, des lézards, de beaux oiseaux et de nombreux papillons.

Le soir venu nous nous sommes régalés les papilles des plats  préparés à « L’agonda corner » notre cantine officielle tenue par une famille de népalais. Hé oui encore eux, délicieuse cuisine avec un rapport qualité prix inégalé. Mention spéciale pour les cheese veg momos et le chicken thali.
Au final, ces quelques jours à Goa sont passés aussi vite que l’éclair. Nous qui avions quelques a priori sur les lieux, recommandons cette étape pour se détendre et profiter de la plage après plusieurs semaines à avoir arpenter l’Inde du sud en sac à dos.

Demain, nous mettons le cap sur Mumbai pour notre dernière étape en Inde. Nous prenons Un train de jour en deuxième classe en partance de Margaon dans l’état de Goa. Arrivée tardive dans la mégapole  plus précisément à la gare de Dadar. il est 1h du matin, fatigués par la journée de voyage, on se fait littéralement assaillir par les conducteurs de taxi et malheureusement on va subir notre première et seule arnaque de tout le voyage. on a payé la course quatre fois le prix qu’on aurait dû payer!!! Le chauffeur avait pourtant mis comme nous lui avions demandé le compteur, mais celui-ci tournait beaucoup trop vite à notre goût. Malgré notre mécontentement, le chauffeur n’a rien voulu savoir et nous a quand même fait payer le prix fort. En conclusion, on peut dire que le préjudice n’était pas trop important (perte d’une quinzaine d’euros) mais méfiez-vous quand même des taxis sur Mumbai, ils sont en principe très bon marché mais ils ont parfois tendance à abuser de la naïveté des occidentaux. Garder un œil sur le compteur, et si vous suspectez quelque chose de louche, n’hésitez pas à le faire savoir au chauffeur et à demander à descendre.

Après cette petite déconvenue, on finit par arriver dans le quartier de Colaba, centre touristique de Mumbai. Nous avons réservé pour quatre nuits à l’hôtel Antique, petit hôtel bien situé et d’un très bon rapport qualité prix pour la ville qui ne jouit pas d’une très bonne réputation en matière d’hôtellerie. Mumbai, cette mégapole de 22 millions d’habitants, peut à la fois, vous déconcerter comme vous enchanter. Mais en aucun cas, elle vous laissera indifférente. Les plus pauvres côtoient de près les plus riches. C’est là que l’on trouve, en effet, le plus de milliardaires en Inde, mais aussi, le deuxième plus grand bidonville d’Asie, où s’entassent plus d’un million de personnes vivant dans une précarité déconcertante.

À Mumbai, les nombreux monuments et lieu d’attraits  touristiques ne manquent pas. En effet, Son histoire colonialiste proche avec l’Angleterre a laissé en héritage de nombreux monuments de toute beauté : Victoria’s station,  magnifique gare classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la « gate of India » superbe arche érigée en bord de mer, faisant face au célèbre hôtel Taj Mahal, réplique du véritable monument de ce nom, construit par la famille Tata, au début du XXe siècle. Rendez-vous en fin d’après-midi sur Marine Drive, grande promenade longeant le front de mer, où les Mumbaikars aiment  se retrouver au soleil couchant, quand  la chaleur se fait moins oppressante. Allez jusqu’à la plage Chowpatty, ce magnifique croissant de sable au bout de Marine Drive  vaut le détour.

Cet endroit où Gandhi et ses fidèles se rassemblaient pour écrire une page de l’histoire peu avant l’indépendance ne vous laissera pas indifférent. Partager un repas dans les nombreuses gargotes de bord de mer, avec des familles entières indiennes venues pour s’y détendre est un moment unique ! Pour l’anecdote, Les cendres du Matmatah, y ont été dispersé peu après son assasinat.  À ce sujet, si vous êtes intéressé, ne manquez pas de visiter Mani bhavan, maison de Gandhi aménagée en musée où le père spirituel de l’Inde passa plus de 30 ans de sa vie à préparer l’indépendance et œuvrer pour les droits de l’homme (on y trouve notamment une très touchante lettre adressée à hitler où il lui demande de se soucier de la paix…) Ascenseur émotionnel garanti ☮️!

Pour clôturer notre séjour à Mumbai et notre voyage en Inde, nous avons choisi d’aller voir le slum Dharavi, décrit par le cinéaste Dany Boyle dans le célèbre film Slumdog millionnaire. Pour certains, la visite du 2 ème plus grand bidonville d’Asie peut s’apparenter à du voyeurisme, nous pensons le contraire. Beaucoup de gens se rendent en Inde avec des « œillères «  et passent à côté d’une réalité qui semble pourtant sauter aux yeux : la pauvreté et la précarité. Organisée par une ONG, reality tours, cette visite avec des guides issus du bidonville vous fera peut être changer d’avis ! En se plongeant littéralement au cœur de cette ville dans la ville, on peut voir toute l’organisation plutôt bien ficelée de ce slum avec ses différents corps de métiers, ses écoles, ses hôpitaux, de quoi être étonnés. On vous en dit pas plus…

En conclusion, ce voyage en Inde du sud nous a vraiment donné envie de revenir. Cet immense territoire qui s’est imposé comme un pays émergent dans le monde moderne peut parfois donner le tournis et soulever des inquiétudes quant à certains problèmes notamment la démographie incontrôlable et la gestion de l’environnement non maîtrisée. Mais comment ne pas tomber amoureux de ce peuple si attachant aux coutumes et codes si différents de l’occident. On gardera longtemps au fond notre cœur le souvenir de toutes ces rencontres, ces sourires et longues discussions qui se sont enchaînés tout au long de notre séjour en Inde .

4 thoughts on “Inde

  1. Coucou papa et maman,
    Super vous avez l’air de déjà vous régaler, on suit vos aventures de très près avec Marie. Amusez vous bien, je vous aime fort gros bisous !!

    1. Cc mon Sam, c vraiment très dépaysant et on prend petit à petit nos marques le meilleur reste à venir… bisous à vous 2 on t’aime fort ❤️

  2. Coucou mes parents d’amour, je viens de lire tout le blog j’ai rattrapé tout mon retard et j’ai voyagé un peu avec vous durant ces 30 petites minutes. Merci c’est super bien écrit et les photos sont magnifiques. Trop hâte de repartir à la découverte du monde avec vous, je vous aime fort ❤️❤️
    Sam❤️

    1. Cc mon chéri merci pour ton gentil commentaire ❤️ je pense tu iras toi aussi un jour dans ce pays fascinant!! On t’aime fort ! Gros bisous

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